Comment faire le Travail ?
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Identifier la pensée stressante
La première étape consiste à identifier la pensée stressante et à la mettre par écrit.
Trouvez une situation où vous vous êtes senti blessé, stressé, triste, frustré, déçu ou en colère. Observez la pensée qui vous habite dans cette situation. Écrivez cette pensée sous la forme d’une affirmation simple et concise.
Pour ce faire vous pouvez utiliser la feuille de jugement « jugez votre prochain »
Bien que l’on nous dit souvent de ne pas juger, notre mental, lui, continue à le faire sans arrêt : comment nos amis devraient se comporter, qui nos enfants devraient fréquenter, ce que nos parents devraient ressentir, faire ou dire. Lorsque l’on pratique le Travail, plutôt que de supprimer ces jugements, nous les utilisons comme point de départ de la réalisation de soi. En laissant le mental qui juge s’exprimer sur le papier, les autres nous servent de miroir et nous reflètent ce que nous n’avions pas encore compris ou découvert en nous.
Lorsque vous pratiquez le Travail, vous vous ouvrez à vos propres réponses intérieures, sans rien forcer. Suivez les simples consignes et répondez aux questions pour vous-même, par amour de la vérité.
Le Travail est une méditation. Il ne s’agit pas d’essayer de changer vos pensées, il s’agit d’une prise de conscience.
Remettez en question chacune des affirmations de votre feuille de jugement.
Posez les questions, prenez votre temps, allez en vous-même, attendez que la réponse la plus profonde fasse surface.
Remettez en question chacune des affirmations de votre feuille de jugement en utilisant les quatre questions et les retournements ci-dessous. Le Travail est une méditation.
Les quatre questions :
- Est-ce que c’est vrai ?
- Pouvez-vous absolument savoir que ce soit vrai ?
- Comment réagissez-vous, que se passe-t-il, quand vous croyez cette pensée ?
- Qui seriez-vous sans cette pensée ?
Exemple avec la pensée suivante : « Mon père ne se soucie pas de moi ».
1) « Je ne compte pas pour mon père. », est-ce que c’est vrai ?
Oui (car s’il se souciait de moi il m’appellerait ou m’écrirait pour avoir de mes nouvelles or il ne le fait jamais).
(Si la réponse est Non,passer directement à la question 3)
2) « Je ne compte pas pour mon père.. », pouvez-vous absolument savoir que c’est vrai ?
Non ( je ne peux pas absolument savoir que s’il ne m’appelle pas cela signifie que je ne compte pas pour lui).
(Cette question 2. est posée si la réponse est oui à la première question. Elle permet de porter une attention plus profonde sur ce que nous croyons être vrai).
3) « Je ne compte pas pour mon père. », comment réagissez-vous, que se passe-t-il, quand vous avez cette pensée ?
Lorsque je la crois, je me sens triste, abandonnée et déprimée. J’ai la poitrine serrée et les épaules contractées. Je me sens nulle, et je n’ai pas envie d’être avec d’autres personnes. Je finis par ne plus répondre au téléphone. Je lui en veux, mais ne le lui dis pas. Je prends mes distances et je ne le contacte pas. Je m’en veux de penser, ressentir et agir ainsi. Je cherche un moyen d’échapper à mon malheur en me jetant sur le chocolat ou sur ma carte bancaire. J’ai vraiment l’impression qu’il y a un quelque chose qui cloche chez moi. Parfois j’ai envie d’en finir.
4) « Je ne compte pas pour mon père. », qui seriez-vous sans cette pensée ?
Je serais plus détendue, plus heureuse. Je serais capable de l’appeler et de lui dire que je pense à lui au lieu d’éprouver du ressentiment contre lui lorsqu’il ne m’appelle pas. Je serais vraiment mieux dans ma vie. Ce serait un soulagement pour moi. Je peux voir à quel point il est préoccupé et peu disponible.
Les questions 3 et 4 sont une invitation à regarder ce que nous croyons et comment nous réagissons, nous vivons, avec et ensuite sans la pensée douloureuse. Il s’agit de la relation de cause à effet entre la pensée et notre ressenti puis les actes qui en découlent : avec la pensée je souffre, sans la pensée je ne souffre pas et ma vie s’épanouit. Nous découvrons que ce n’est donc pas ce qui c’est passé ni l’autre personne qui sont responsables de notre souffrance, mais bien la croyance en la pensée.
Après avoir questionné votre affirmation avec les quatre questions, procédez à son retournement.
Les retournements sont une exploration de différents opposés de votre affirmation initiale.
Une affirmation peut être retournée vers soi-même, à l’opposé ou vers l’autre (et parfois vers « mes pensées », lorsque cela peut s’appliquer). Prenez le temps de ressentir chaque retournement et trouvez au minimum trois exemples précis et authentiques dans votre vie où chaque retournement est vrai.
Exemple avec la pensée : « Je ne compte pas pour mon père »
Retournement vers soi : « Je ne compte pas pour moi» :
- Je me fais du souci au sujet de la relation avec mon père sans véritable fondement,
- Je travaille jusqu’à l’épuisement,
- Je rends toujours service, faisant passer les autres avant moi.
Retournement vers l’autre : « Mon père ne compte pas pour moi » :
- Je n’ai pas envie de l’appeler,
- Je pense qu’il n’a pas besoin de moi,
- Je suis déplaisante avec lui quand on se rencontre.
Retournement à l’opposé : « Je compte pour mon père » :
- La dernière fois qu’il m’a appelée il était inquiet pour moi
- Il m’a demandé si je m’en sortais financièrement
- Il m’a envoyé un livre pour mon anniversaire
Pour vous guider dans votre pratique et approfondir votre Travail vous pouvez utiliser la « Fiche d’auto-facilitation par écrit » (lien cliquable ou télécharger ici). Vous notez votre affirmation en haut de la feuille et vous répondez par écrit en vous laissant guider par les questions et sous-questions.
Le retournement du point 6 de la feuille de jugement :
Le retournement de la question 6 est différent et se fait de la façon suivante :
Retournement de la pensée « Je ne veux plus jamais qu’il me crie dessus » :
« Je suis disposé à ce qu’il me crie dessus » et « Je me réjouis à l’idée qu’il me crie dessus. »
Ce retournement nous permet d’accueillir toutes nos pensées et toutes nos expériences sans peur, les bras ouvert, le cœur ouvert.S’il vous crie à nouveau dessus, bien. Si cela vous blesse, vous pouvez mettre vos pensées par écrit et les questionner. Si vous ressentez la moindre résistance à une pensée, votre Travail n’est pas terminé. Chaque émotion désagréable vous rappelle que vous vous attachez à quelque chose qui n’est pas vrai pour vous et qu’il est temps de pratiquer le Travail. Lorsque vous pouvez honnêtement vous réjouir d’expériences qui ont été désagréables, vous n’avez alors plus rien à craindre de la vie. Vous voyez en toute chose le cadeau qui peut vous mener à votre réalisation personnelle.