Quelques articles par rapport à l’application du Travail au travail

 

A mon entrée imminente dans le monde professionnel, je m’attendais à découvrir un univers comme l’école d’ingénieurs, mais en mieux : des gens plus pointus, plus professionnels, plus motivés, des sortes de super-héros passionnés par leur métier, exprimant chaque jour davantage d’excellence. 

Quelques semaines après mon entrée dans le monde professionnel, il n’y avait déjà plus un seul collègue que j’appréciais. Je les trouvais tous démotivés, corrompus, incompétents. 

Au bout de quelques mois, je les traitais tous avec mépris, il n’y en avait plus un seul avec qui je n’étais pas entré en conflit, tant et si bien qu’il ne se passa guère plus d’un an entre l’entrée dans cette première entreprise et ma démission.

Si j’avais du résumer cette première expérience professionnelle, une formulation synthétique aurait pu être « tous des cons ». 

Alors quand j’ai entendu qu’un certain Byron Katie – Dieu que ça devait être lourd à porter un nom de famille féminin pour un homme – avait une théorie selon laquelle les jugements que l’on portait parlaient davantage de soi que de l’autre, je ne sais ce qui fut davantage piqué entre mon orgueil et ma curiosité. 

Après ma première Ecole pour le Travail, je fus tout retourné, cette expérience infiniment marquante me laissa dans un état qu’aucun mot ne saurait précisément décrire. Je me sentais à la fois clair et confus, vide et plein, perdu et retrouvé. Certaines formulations de Katie m’interpellaient, me parlaient, et en même temps des pensées les contestaient. « Préfèrerais-tu avoir raison ou être libre ? » D’un côté, la formule m’apparaissait comme une clef d’une inestimable valeur, et d’un autre je trouvais stupide d’opposer les deux. Etre libre, oui, j’y aspirai, mais demeurait en moi cette terrible envie d’avoir raison.

Il me fallut bien des feuilles de Travail pour admettre que ce qui me libérait de la souffrance, c’était tout le contraire d’avoir raison, c’était de voir que mes pensées n’étaient pas vraies, et que les pensées opposées l’étaient davantage sinon plus.

Alors quand dans une situation professionnelle, j’étais certain que j’avais raison et que les autres avaient tort, alors que je commençais à défendre mes positions, alors que je me voyais entrer en conflit, je me rappelais l’invitation de Katie à choisir entre avoir raison et être libre, je faisais le Travail, et je réalisais en quoi j’avais profondément tort même dans ces cas où j’avais techniquement raison. Je découvrais progressivement à quel point j’aspirais à la paix, à quel point avoir raison laissait toujours un arrière-goût de manque, d’amertume et de frustration, quand être libre de la pensée me rendait joyeux, aimant, connecté. 

Aujourd’hui, quand j’arrive au bureau, je suis heureux de retrouver mes collègues. Je me reconnais en eux, je me sens connecté. Mon bureau, c’est comme mon chez moi, et mes collègues, c’est comme ma famille. 

Comme cela arrive avec la famille, régulièrement, tel ou tel collègue m’offre une opportunité de faire le Travail. Je m’observe monter dans les tours, je note mes pensées, je note mes justifications, mes preuves que j’ai raison. Quand c’est le cas, je temporise : j’attendrai le lendemain pour entrer en conflit. Je sais que j’ai raison, ça va saigner…demain. Le soir, je fais le Travail, et les questions me révèlent le cadeau de la situation. Ce collègue, c’est tout moi. Le lendemain, je le retrouve, et ça saigne. Ce n’est pas lui qui saigne, c’est mon coeur qui saigne en voyant comment j’étais prêt à le traiter la veille. 

La vie professionnelle, ce n’est pas la vie professionnelle, c’est juste la vie. 

Cette vie m’aime, et chaque jour, ici et là, elle m’offre les situations dont j’ai besoin pour le réaliser : de la bienveillance du collègue qui me sourit et me soutient, à la bienveillance du collègue qui me réveille au moment où je troque la liberté pour cette identité qui veut avoir raison.

Didier

 

Je suis sans profession, au chômage, sans emploi …
J’ai découvert la difficulté de « ne rien faire » et ce n’est pas rien…

J’ai vécu cette période de non activité dans un stress de dingue et une pression de fou !
J’ai été accablée par une culpabilité écrasante, voir une honte !!
J’ai connu les angoisses et les peurs douloureuses liées au futur et aussi liées au passé !!!

J’ai rempli des feuilles de Travail.

Aujourd’hui, je suis une personne sans emploi, détendue, joyeuse et confiante dans l’avenir.

Merci infiniment Byron Katie.

Laetitia Les Vies

 

 

Dans mon cas, c’est le travail qui m’a amené au Travail !
Il y a 3 ans je replongeais dans un « syndrome d’épuisement professionnel » et je sentais qu’un 2ème burn-out (pour les intimes) en 4 ans ne serait pas vivable.
J’identifiais clairement l’enfer dans lequel j’étais plongée : ces images du futur menaçantes où je n’arrivais pas à m’en sortir, croulant sous le travail – ces injonctions que j’entendais « il faut faire comme ceci, comme cela sinon ce n’est pas du travail de pro », et les images du passé qui m’assaillaient où je voyais des clients avec des exigences auxquelles je ne pouvais dire non… je ne voyais face à une problématique insoluble.

L’angoisse, la peur, l’envie de fuir m’ont amené, poussé, tiré jusqu’à la feuille de Travail. Je dois avouer que je regardais et lisais Byron Katie en boucle avec cette sensation de « moi aussi, moi aussi » chevillée au corps. Et paradoxalement je ne voyais pas comment il était possible de remettre en question tout ce qui m’apparaissait comme la Vérité

J’ai découvert grâce à une pratique régulière que ce qui m’apparaissait comme une vérité incontournable, preuves à l’appui, prenait racine ailleurs quand dans cet « extérieur » hostile, menaçant. La racine était profondément fichée en moi et l’extérieur n’avait de cesse d’appuyer sur ce point douloureux pour me permettre de m’en libérer.

Le dernier exemple sidérant remonte à quelques semaines. L’accueil d’un groupe était programmé pour le week-end, j’étais dans les préparatifs quand j’ai senti un stress énorme m’envahir. Je cheminais, sans l’avoir identifiée jusque-là, avec la pensée angoissante « les clients ne sont jamais satisfaits » et j’observais cette part de moi qui y croyais dur comme fer et qui voulait juste fuir le plus loin possible, arrêter ce métier, tout lâcher.

Alors je me suis posée, j’ai déposé cette pensée sur le papier et je l’ai remise en question. J’ai mesuré toutes les preuves accumulées depuis des années, puis j’ai exploré mon enfer intérieur avant de rencontrer la liberté, l’intégrité que me procurait l’absence de cette pensée. La révélation m’est tombée dessus lors d’un retournement : « je ne suis jamais satisfaite de moi » !!!! Sidération : j’ai pu voir la façon dont je n’étais jamais satisfaite de mon travail, cherchant le moindre détail à améliorer, la moindre erreur à corriger… Mon regard était celui d’un juge inquisiteur traquant la moindre faute.

Cette prise de conscience a renversé le pouvoir en place, mon regard s’est équilibré, il s’est ouvert à la réalité et j’ai simplement pu voir tout ce qui était bien fait, en ordre !

Les effets de ce Travail rondement mené se sont présentés le soir même sous les traits de clients souriants et ouverts et exprimant chaleureusement leur satisfaction sur la qualité de l’accueil, de la cuisine ou sur la beauté du lieu… j’ai alors pu accueillir ces paroles qui venaient en résonance de ma propre expérience !

Depuis que je pratique le Travail, quand le stress pointe le bout de son nez cette phrase de Byron Katie me revient « le stress est un signal d’alarme : il vous prévient que vous vous attachez à quelque chose qui n’est pas vrai pour vous », et je sais où tourner mon attention – le travail est ainsi une source inépuisable de croissance et d’épanouissement.

Frédérick

 

Situation : lundi matin au bureau, je rentre un nouvel employé dans le système, 30 ans plus jeune que moi et même salaire

Mon travail n’est pas reconnu à sa juste valeur (par la direction)

Est-ce vrai ?

– Oui

Puis-je être absolument certaine que c’est vrai ?

– Oui

Que se passe-t-il comment est-ce que je réagis quand je crois à la pensée ?

– Je sens une insatisfaction générale, une révolte, sentiment d’injustice, nœud dans l’estomac, je perds ma motivation et mon plaisir à travailler, envie de tirer au flanc, de me « venger » ; je me referme et prends de la distance avec tout le monde

Qui serais-je ou qui suis-je sans la pensée ?

– J’observe, je ressens ce qui se passe dans mon ventre, les fourmillements dans les bras, le poids sur la chaise, je m’organise au mieux dans les différentes tâches à effectuer pour la journée, je prends le temps de respirer, de faire le point sur ce que je vis en général, je mesure mon évolution, tant au bureau qu’en privé, je me sens consciente, ouverte et attentive, je prends soin de moi, de mon travail, de mes sensations internes, je reprends mon pouvoir, pouvoir de choisir sur quoi je mets mon attention, je me sens forte et compétente…

Mon travail n’est pas reconnu à sa juste valeur (par la direction)

Les retournements :

1.Mon travail est reconnu à sa juste valeur

– Oui, j’ai un contrat que j’ai signé, sur lequel je suis d’accord, et si moi je déplace le curseur de la valeur de mon travail par rapport à mon salaire, la direction ne le sait pas (encore)

– Oui, deux de mes collègues m’ont remercié sincèrement la semaine passée

– Oui, quand je manque de reconnaissance je n’arrive pas à travailler aussi efficacement donc juste là oui

2.Mon travail n’est pas reconnu à sa juste valeur, par moi

– Oui, quand je sors de mes affaires, dans la situation, je n’arrive plus à être en lien avec ce que je fais et la valeur de ce que je fais

– Oui, en me sentant là une pauvre victime je dévalorise tout ce que je vois dans l’entreprise, et tout ce que nous faisons ensemble, y compris mon travail

– Oui, quand je compte les heures et que j’attends la fin de la journée, je ne mets pas en valeur mes diverses compétences et n’exploite pas ma créativité

Nathalie