Que celui ou celle qui n’a aucune addiction lève le doigt… Vous n’avez pas besoin de lire ce qui suit.

Les autres, je vous le conseille 😉 (oui, je sais, ce ne sont pas mes affaires 😉
Fred

Atteindre le cœur de la dépendance : « Je ne peux pas supporter de ressentir cela »

Si vous êtes accro aux bonbons, la sensation de manque peut être vraiment très stressante.
Le pivot du comportement addictif est le désir de se déarrasser de l’envie, soit en cédant, soit en résistant. Mais avons-nous vraiment besoin de nous en débarrasser ?

Pratiquement tout le monde a des addictions

Parce que tout le monde a des sens. Et les sens aiment être satisfaits. Mais les sens ne sont que les sens. La souffrance commence par un conflit entre « Je veux » et « Je ne devrais pas ».
L’esprit est facilement perdu entre la résistance et le laisser-aller. Et il finit souvent par basculer d’un extrême à l’autre sans juste milieu : la frénésie ou la suppression complète.

L’autre jour, je travaillais sur la dépendance avec une cliente

Pour elle, le problème est la nourriture. Mais ça pourrait tout aussi bien être n’importe quelle dépendance : l’alcool, les drogues, le travail, le sexe, la pornographie, la cigarette, etc.
La situation qu’elle a choisie pour travailler était le moment où elle a « fichu en l’air » la journée, c’est-à-dire sa première erreur alimentaire du jour. Dans son cas, c’était aller chercher quelque chose au distributeur en sortant du travail. Pour un alcoolique, ça serait le premier verre.
Et sa pensée stressante était : « Je pourrais aussi bien me laisser aller ». C’est exactement ce qu’elle a fait, s’empiffrer quand elle est arrivée à la maison.

Nous avons commencé à interroger cette pensée

Et en faisant cela, nous avons découvert que la croyance sous-jacente était : « Je ne peux pas supporter de ressentir cela », la sensation de cette tension poussant à céder. Elle aurait fait n’importe quoi pour se débarrasser de cette sensation.
Bien sûr, une des façons de s’en sortir est de céder et d’en « avoir fini avec ça ». L’autre façon est d’essayer d’être encore plus répressif à l’avenir. Ces deux approches opposées mettent en place le cycle de frénésie et de suppression, ou de frénésie et de répression, dont les toxicomanes font généralement l’expérience.

Les questions 3 et 4 du Travail étaient intéressantes

La question 3 est « Comment réagissez-vous, que se passe-t-il lorsque vous croyez la pensée ? » Et la pensée était : « Je ne peux pas supporter la sensation ». Lorsque cette pensée est là dès le premier instant où l’envie commence, elle prend rapidement la dimension d’un conflit interne majeur. Le sentiment est le désespoir et l’impuissance, tandis que l’esprit voit de puissantes images du passé, en train de tenter de résister puis d’échouer, ou des images du futur, où tout cela va mener. Et rapidement cela s’oriente vers la frénésie.
La question 4 du Travail est « Qui seriez-vous sans la pensée ? » La pensée était la même « Je ne peux pas supporter la sensation ». Si cette pensée n’est pas présente, alors il n’y a pas d’images provenant du passé ou du futur. L’esprit est beaucoup plus présent. Et ce n’est pas si désespéré, car on n’est pas si sûr de ce qui va réellement se passer.
Sans l’idée que l’on n’est pas capable de « supporter la sensation », il s’agit moins d’empêcher la frénésie, mais plutôt de simplement remarquer la sensation, et d’être ouvert à tout ce qui se passe. Peut-être que cela mènera à une frénésie. Et peut-être que non. Ce n’est presque plus mon affaire.
L’expérience ressemble davantage à une capitulation. Il n’y a pas autant d’agitation et de désespoir dans l’esprit pour tenter de tout contrôler. Et, par conséquent, il y a moins de conflit, et davantage d’équilibre intérieur. Et davantage d’options se présentent.

C’est l’opposé d’essayer de contrôler une dépendance

Et cela ne veut pas dire qu’il n’est pas très profitable de chercher de l’aide lorsque l’on est confronté aux dépendances.
C’est simplement reconnaître la tendance de l’esprit à exagérer. La seule chose qui se passait au moment où ma cliente prenait la friandise dans le distributeur automatique, c’était le désir de manger – quelque chose de tout à fait naturel chez l’être humain.
Mais l’esprit s’est fait accrocher par l’histoire du passé et a été persuadé d’où cela allait mener. Et tout à coup, c’est devenu une question de vie ou de mort. Et le résultat a été une impuissance totale.

Sans l’histoire ajoutée, l’esprit était simplement présent au désir, qui peut s’estomper ou se renforcer – qui sait ? Mais dans les deux cas, dans un état d’esprit plus résigné et présent, la même sensation était littéralement beaucoup plus facile à « supporter ».

Todd

« C’est OK si je fume, avais-je remarqué, et c’est OK si je ne fume pas, et je remarque que je n’ai pas fumé depuis cette magnifique balade en taxi. Mais voici la dépendance : un concept apparaît qui dit que je devrais ou que je ne devrais pas fumer, je le crois, et je quitte la réalité du moment présent. Sans l’investigation, nous croyons des pensées qui ne sont pas vraies pour nous, et ces pensées sont les raisons pour lesquelles nous fumons ou buvons. Qui seriez-vous sans votre « devrait » ou « ne devrait pas »? Byron Katie, Loving What is