Pourquoi j’utilise des phrases courtes et simples
Quand je fais le travail de Byron Katie, la première chose que je dois faire est d’écrire mes pensées stressantes. Généralement, elles arrivent embrouillées et confuses. Après tout, ces pensées sont mélangées avec beaucoup d’émotions, et c’est pourquoi elles ne sont pas faciles à cerner.
Mais après des années de pratique du Travail, j’ai découvert que cela valait la peine de faire l’effort d’essayer de simplifier mes pensées au moment où je les écrivais.
Voici trois raisons pour lesquelles je le fais
Une des plus grandes difficultés à écrire des phrases simples est que l’on essaie d’en faire trop à la fois. Je veux que tous mes problèmes soient réglés immédiatement. Alors j’essaie de tout mettre sur le papier en même temps.
Quand je fais ceci, mon mental occupe tout l’espace. J’essaie même de fourrer tous les détails dans une seule phrase. Cela entraîne un manque de concentration. En fait je dilue ce qui me dérange avec toutes ces nuances supplémentaires.
Raison 1 – Cela m’aide à identifier avec précision ce qui me dérange
La première raison qui me fait utiliser des phrases courtes et simples est que cela me permet de rester concentré. Quand je suis concentré, mon mental fonctionne comme un rayon laser. Cela me force à identifier la pensée qui me dérange vraiment. Quand je ne suis pas concentré, je mets un peu de tout. Je suis moins engagé et plus ‘’en sécurité’’ au lieu de plonger dans le vrai problème.
Voici un exemple de la différence entre une phrase longue et compliquée et la version courte de la même idée.
Compliquée : « Je veux qu’il passe plus de temps avec moi pour que je puisse commencer de sortir de cette dépression et que nous puissions nous rapprocher et vivre une relation plus satisfaisante. »
Simple : » Je veux qu’il passe plus de temps avec moi’’.
Remarquez comment toutes les choses superflues de la première version diluent le problème principal (qui est que je veux qu’il passe plus de temps avec moi). C’est comme si j’avais peur d’aborder simplement la seule chose que je veux. Je suis en train de justifier pourquoi je le veux, en ajoutant des trucs.
Ce sont des distractions qui m’empêchent d’identifier ce que je veux vraiment. Quand je suis capable de réduire ces distractions, je suis au coeur de ce qui me dérange vraiment. Je peux alors faire le Travail en étant concentré. Mais paradoxalement c’est lorsque je fais le Travail de cette façon que toutes les pensées secondaires sont également traitées.
Raison 2 – Cela m’aide à répondre aux questions
Alors qu’un bon nombre d’entre nous sont devenus bons à mener plusieurs tâches de front, il y a une limite à la manière de déployer notre attention avec finesse. Quand j’essaie de faire le Travail à partir d’une phrase compliquée, je donne au mieux un traitement partiel à chaque morceau de ma phrase compliquée.
Phrase compliquée : « Il devrait voir que je peux être drôle et que je suis un peu maladroit à demander ce que je veux. »
Quand je me pose la question 4, « Qui serais-je sans cette pensée ? » C’est beaucoup à retenir. Qu’est-ce que je veux dire ? Qui serais-je sans « Il devrait voir que je peux être drôle ? Ou qui serais-je sans « il devrait voir que je suis un peu maladroit à demander ce que je veux ? Ou les deux ?
Mon mental va et vient entre ces deux parties de la phrase. Et cela lui est difficile d’avoir une image claire de qui je serais sans la pensée parce qu’il n’y a pas qu’une seule pensée. Il est donc plus dur de répondre à la question. Et j’ai de plus fortes probabilités de survoler mon travail.
Raison 3 – Il est difficile de retourner une longue phrase
Quand j’arrive aux retournements, si ma phrase est longue ou compliquée cela devient encore plus difficile. Quelle est la partie de la phrase que je retourne ? Est-ce que je retourne les deux parties à la fois ? Ou juste une partie ? Je peux aussi être désorienté par son extrême longueur.
Exemple de retournement : « Je devrais voir que je peux être drôle et que je suis un peu maladroit à demander ce que je veux. »
Même si ce retournement a du sens pour moi, ce n’est cependant pas clair de savoir sur quoi se focaliser pour trouver des exemples.
Il y a des chances qu’au moment où je cherche trois exemples, je ne donne qu’un exemple pour la première partie de la phrase, « Je devrais voir que je peux être drôle » et un seul exemple pour l’autre partie « Je devrais voir que je suis un peu maladroit à demander ce que je veux. » Et peut-être un troisième exemple pour l’une ou l’autre. Cela donne une moyenne de seulement 1,5 exemples par partie de la phrase. Chaque partie n’est traitée qu’à moitié (1,5 exemples au lieu de 3).
Ces deux parties ne méritent-elles pas d’être traitées plus en profondeur ? Que se passerait-il si c’étaient deux phrases distinctes et qu’elles étaient travaillées complétement séparément ? Voici comme j’aime le faire.
Phrase 1 : « Il devrait voir que je peux être drôle. »
Phrase 2 : « Il devrait voir que je suis un peu maladroit à demander ce que je veux. »
Je peux maintenant faire les retournements de ces phrase courtes et simples beaucoup plus facilement. Puis je peux entrer profondément dans chaque retournement, en trouvant trois exemples ou plus montrant que chacun de ces retournements est vrai.
Il y a une raison à écrire de nombreux énoncés
Quand je suis en train d’écrire mes pensées stressantes sur une situation particulière, c’est dans le but d’écrire une liste de pensées stressantes à remettre en question. Je ne m’attends pas à placer tout ce qui me stresse dans une seule phrase. Quand j’essaie de toutes les fourrer dans une seule phrase, mes phrases deviennent alors compliquées.
Mais quand je laisse chaque phrase contenir une partie de tout le stress généré par une situation, je peux alors les garder toutes courtes et simples Et je peux travailler chaque partie séparément. En fin de compte, en faisant de la sorte, je suis capable de traiter de manière assez approfondie de nombreuses facettes de ma pensée en même temps.
C’est pourquoi je mets généralement plusieurs semaines pour aller au bout d’une feuille jugez-votre-prochain. J’ai écrit de nombreuses phrases courtes et simples sur ma feuille de travail. Chacune d’entre elles ne révèle qu’une partie infime de mon stress. Ensemble, elles couvrent tout le problème. Je trouve plus efficace de casser le gros problème en parties plus petites et de traiter chacune d’elles.
Et cependant on peut travailler sur de longues phrases
Je l’ai fait souvent. Quelquefois, je veux juste respecter mon mental à l’état brut au moment où il sort de ma tête. Et parfois c’est un peu désordonné et compliqué. Quelquefois, je me fie juste à cela et je ne me soucie pas d’écrire des phrases simples.
Le Travail travaillera de toutes façons. Et je peux tout de même trouver des retournements et des exemples. Cela prendra peut-être un peu plus de temps, mais parfois c’est ce qu’il faut faire.
Alors expérimentez. Essayer d’écrire des phrase courtes et simples, et essayer d’en écrire des plus longues, plus compliquées. Faites le travail sur chacune d’entre elles et voyez comment les deux manières marchent. Quand vous devenez vraiment compétent dans le ‘’Travail’’, vous pouvez tout retourner quelqu’en soit la complexité.
Et à mesure que vous deviendrez plus compétent dans le ‘’Travail’, vous serez aussi capable de repérer la pensée centrale même si elle est incorporée dans une phrase compliquée.
Texte de Todd Smith traduit par Chane Carroz
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